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Zéro Déchet : le défi de joyeux entrepreneurs

En mars chez CoRide, on va accueillir de drôles d'individus... Leur défi commun? Le "Zéro déchet" ! Ces différents entrepreneurs sont les heureux lauréats du concours Zéro Déchet propulsé par We Do Good en 2016. Sensibles à ces questions environnementales, nous leur avons avons offert un séminaire de 2 jours dans notre auberge bretonne pour les épauler dans leur noble quête au contact de l'océan.Rencontre avec les porteurs de projets un peu fou, Céline, Emeric, Claire et Anne-charlotte.Présentez-vous !

Crédit Béatrice Colin

Céline : Céline, toulousaine de trente ans pleine d'énergie et d'envie de changer le monde! J'adore créer ma vie, me faire des blagues et me remettre sans cesse en question pour avancer. Avec une ligne de vie qui guide toutes mes actions : avoir une empreinte minimale sur mon environnement et participer à la transition économique et sociétale à mon niveau!Emeric : Je suis Emeric, un entrepreneur de 32 ans, et je suis à un tournant de ma vie ! Je vais être Papa dans quelques mois, je rentre en France pour m’installer dans un petit village de Provence après 10 années passées à l’étranger et j’ai décidé de créer Cozie, une marque de cosmétique zéro déchet, pour concilier mon travail et mes valeurs. Et je ne suis plus seul ! J’ai maintenant été rejoint par Louise et Arnaud dans l’aventure !

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Claire : Je m'appelle Claire Serbit. J'ai 34 ans. J'ai d'abord travaillé comme consultante chez Accenture, dans les Systèmes d'Info. Puis j'ai travaillé comme responsable RH et Finances dans une association. Je me suis ensuite lancée dans le Zéro Déchet par une idée de création d'entreprise qui me trottait dans la tête depuis plusieurs années : j'ai lancé Présent Durable, une marque d'emballages cadeaux en tissu, réutilisables à l'infini. En avançant sur mon projet, j'ai découvert toutes les actions menées autour de la réduction des déchets, notamment avec Zero Waste France et suis fière de pouvoir œuvrer à ma façon dans ce sens.Anne-charlotte : Je m'appelle Anne-Charlotte Vivant, je note le nom de famille parce que ça me réjouit d'en porter un aussi beau! J'ai 37 ans. De formation ingénieur agronome, j'ai travaillé entre autre sur le changement climatique, mais à vrai dire j'ai pas mal touché à tout. Et je crois que c'est plutôt mon côté créatif qui me caractérise. L'année dernière, des événements personnels ont fait que je me suis dit « et maintenant ??? ». La réponse n'a pas tardé, il était temps de monter un projet qui me tenait à cœur, tant pis si je prenais des risques. C'est comme ça que les reToqués ont vu le jour.C'est quoi le zéro déchet pour vous ?Céline :Une évidence! Dans une société capitaliste de surconsommation comme la nôtre, il est plus qu'urgent de revenir à un modèle plus simple et plus sain. Zéro déchet, ça veut dire moins d'emballages, mais ça veut aussi dire consommation en local, partage des biens, réduction de son impact carbone, réemploi, réparation,... C'est tout un cercle vertueux que j'essaye d'adopter et que je tente de représenter de façon ludique et non moralisatrice.

Photos Gouter des GM 3 - Alexandre Ollier

Emeric : Être zéro déchet, c’est tout d’abord consommer en étant conscient de ses impacts environnementaux. Puis, c’est essayer de s’améliorer constamment, pour tendre vers une consommation la plus responsable, durable et équitable possible tout en limitant ses déchets. De mon côté, ça y est, j’ai commencé à peser ma poubelle toutes les semaines pour l’encourager dans son régime minceur !Claire : pour moi, le Zero Déchet, c'est avant tout du bon sens : en produire le moins possible et réutiliser tout ceux qu'on produit. Mais c'est aussi une démarche de vie et un mouvement de sensibilisation des "consommateurs".Anne-charlotte : Le zéro déchet, pour moi, c'est d'abord une conviction profonde que chaque personne et chaque chose a une valeur et ne devrait pas être regardé comme un déchet. Je parle bien des hommes comme des biens, parce que je crois qu'on traite vite les uns comme les autres...Quel sont vos projets?Céline : Mon bébé à moi, c'est Les Repêchés Mignons, une marque de confitures élaborées à Toulouse à partir de fruits et légumes invendus pour lutter contre le gaspillage alimentaire! Ces confitures sont gourmandes et exotiques; elles remettent en question notre façon de consommer. Pour aller plus loin dans la sensibilisation, je propose aussi un éventail de formations et animations pour sensibiliser au gaspillage et donner des clés de résilience pour apprendre à conserver autrement.Emeric : Chez Cozie, nous proposons une ligne de soins biologiques pour la peau (crème, huile, exfoliant, démaquillant…), dont les formules, simples et efficaces, sont conditionnées dans de beaux emballages réutilisables. Certains magasins proposent les produits Cozie par la consigne (flacon vide échangé contre un plein) et d’autres proposent le remplissage sur place (vente en vrac).Claire :Présent Durable est une marque d'emballages cadeaux en tissu : originaux, très pratiques, réutilisables, éco-responsables. Certains sont confectionnés en ESAT (handicap). La plupart sont produits à partir de coton certifié OekoTex ou de textiles reconvertis.

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Anne-charlotte : Le projet que je porte est double. Il y a d'abord une association dont l'objectif est de soutenir les initiatives de revalorisation des biens et des hommes. Concrètement nous allons monter un lieu d' échanges à côté de chez moi (dans l'Oise) autour d'un atelier partagé. Nous voulons sensibiliser,  former, créer du lien passer de bon moment autour de cette problématique de la « valeur ». Le premier projet que soutient cette asso est celui des reToqués. Les reToqués, ce sont des snacks sains, sympas et solidaires, fabriqués à partir de fruits et légumes déclassés rachetés aux producteurs locaux à un prix suffisant pour qu'ils puissent les récolter sans perdre d'argent, et transformés par des personnes en insertion.Quelles difficultés avez-vous rencontrées?Céline : Plein! 1000! Des petites et des grandes qui au final font toutes beaucoup grandir le projet et qui sont très apprenantes personnellement! Beaucoup sont liées aux conditions de travail d'un porteur de projet esseulé et sont en court de résolution : manque de soutien inconditionnel d'un associé, travail à la maison pour limiter les frais, absence de rémunération du créateur... D'autres concernent la gestion de projet: comment prioriser, savoir comment et vers où avancer? Comment prendre le temps de faire sa compta et sa paperasse quand tout va trop vite? Où chercher de l'information, des contacts, de l'aide extérieure quand on ne sait parfois même pas qu'elle existe? Elle est où la personne qui me prend par la main, me guide et me met des coups de pieds aux fesses? Emeric :Tout prend beaucoup de temps quand on travaille seul, ou avec une toute petite équipe ! J’aimerais pouvoir lancer le plus rapidement possible, mais il vaut mieux ne pas le faire dans la précipitation !Claire : Pour moi, être entrepreneure, c'est avoir en permanence une vie pleine de succès et d'échecs, de visions et de doutes. On sait tout faire mais on ne sait rien faire ! On veut tout faire mais on avance doucement. Il faut faire des choix, garder un cap, bien s'entourer. Et pour moi, le secteur textile (que je ne connaissais pas du tout avant) est un milieu fermé, sinistré, et dont la majeure partie des consommateurs ne connaissent plus la valeur marchande car tous les vêtements sont fabriqués en Asie à moindre coût.[caption id="attachment_2275" align="aligncenter" width="669"]

Furoshiki by Présent Durable

Furoshiki by Présent Durable[/caption]Anne-charlotte : Pour moi la principale difficulté est de faire coïncider mon rythme de travail, les avancées du projet, et celui des financeurs, partenaires... On ronge parfois son frein, et le lendemain on a l'impression de courir après son projet !C'est quoi vos objectifs et challenges d'aujourd'hui?Céline : Pour 2017, mon objectif principal est de structurer mon projet et de le pérenniser : trouver une personne prête à s'embarquer dans l'aventure avec moi, créer un cercle de gouvernance capable d'avoir une vision globale du projet tout en ayant du recul. Il faudra aussi penser au développement de la structure, ce qui passe par une augmentation significative des points de vente de confiture et une amélioration de l'offre de formations et animations pour toucher un plus vaste public. En parallèle, on a déjà pleins d'idées de nouveaux produits !

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Emeric : Notre objectif est de lancer une première gamme de produits avant l’été et de tester la vente en vrac. Il va falloir finaliser les produits, et surtout concevoir une petite machine de remplissage. Mais le principal challenge restera de trouver des distributeurs qui croient en nous et en notre projet innovant un peu fou !Claire : Mon challenge principal aujourd'hui est d'orchestrer la production : designer les produits, trouver les bons ateliers partenaires, les bonnes sources d'approvisionnement en matières premières, tout en gardant une dimension éthique et écologique cohérente, et bien sûr en contrôlant le cout de reviens et les prix de vente... Après la production, le challenge, c'est la vente ! Et je voudrais pouvoir "décrocher" un gros contrat auprès d'une grande enseigne pour pouvoir vendre mes produits "en masse". J'aimerais aussi ne pas travailler seule et pouvoir trouver des associés.Anne-charlotte : Mon objectif du jour, c'est de lever les fonds pour pouvoiraménager l'atelier de transformation agroalimentaire pour lancer vraiment les reToqués. Les sous... le perpétuel objectif ! Sinon je cherche aussi des partenaires prêts à s'investir autour de ce projet en achetant des produits des reToqués (traiteurs, restaurateurs, épiceries spécialisées... ou des entreprises qui seraient heureuses de pouvoir faire profiter leurs employés des produits des reToqués tout en nous suivant pas à pas). Et puis, pour l'asso, nous souhaitons aménager des ateliers (pas que alimentaires) les plus sympas et fonctionnels possibles, donc nous cherchons des machines à coudre, des scies, des perceuses, et tout ce qu'on peut vouloir trouver dans l'atelier de ses rêves. Seconde main bienvenue !Comment les CoRiders peuvent vous aider ?Céline : En m'apportant un peu de leur énergie, de leur joie de vivre et en m'aidant à progresser en surf, parce que c'est encore le début pour moi et je compte bien me faire des sessions cet été!Emeric : En en parlant autour de vous et en nous suivant sur les réseaux sociaux, vous faites grossir la communauté qui attend nos produits avec impatience ! Bientôt nous ferons appel à votre générosité et votre soutien à travers la campagne de crowdfunding. Et tout simplement en nous faisant part de vos commentaires et de vos idées.Claire : En me faisant connaître, notamment sur les réseaux sociaux, en proposant des partenariats ou des textiles à reconvertir pour leur donner une seconde vie (ex : saris indiens, pagnes africains, rideaux...)Anne-charlotte : En regardant dans leurs placard s'ils n'ont pas du matériel qui dort.... des outils ou de la matière première à transformer lors de stages pour les enfants et les adultes. En relayant les infos des reToqués, réseau réseau réseau et soutien. C'est tellement précieux !

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Prêts pour aller surfer ?Céline : Toujours prête pour du fun et de la bonne humeur!Emeric : A fond ! On est prêts à se mesurer aux déferlantes de Quiberon !Mais comme personne n’est jamais monté sur une planche chez Cozie… une petite vaguelette fera amplement l’affaire !Claire : Oui ! J'ai déjà eu une petite expérience d'une heure une fois. J'ai trouvé ça épuisant mais je serai ravie de recommencer !Anne-charlotte : Celui qui prendra des photos pourra les vendre cher ! Ce sera une première... mais je suis bien contente de me mouiller !Pour aller plus loin dans le zéro déchets :Les Repêchés Mignons - Céline : www.lesrepechesmignons.fr et Facebook Cozie - Emeric : www.coziebio.fr et FacebookPrésent Durable - Claire : www.presentdurable.fr et FacebookLes Retoqués - Anne-charlotte : www.lesretoques.com et Facebook

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